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AFFAÎTER. Ce mot, qui était un terme de fauconnerie à la cour de France et que l’Académie a conservé avec le même sens, est, à toutes fins, un terme agricole en Acadie. On affaîte une mesure de grain ou de légumes en la remplissant jusqu’au faîte, en l’arrondissant par le haut. L’expression est en usage au centre de la France, mais en Berri l’on dit préférablement, aujourd’hui, pointu ou bien garni. Un boisseau de blé pointu. L’opposite [le contraire] d’affaîté est rasé. La mesure rasée est celle que l’on passe à la radoire pour la mettre au niveau du boisseau ou du demi-boisseau.

L’on affaîte également un voyage de foin. George Sand (Valentine) emploie le mot dans le même sens que nous, mais [l’]épelle affêter: «Une de ces lourdes fourches dont on se sert pour affêter le foin».

Le mot est dans [le] Trévoux; Rabelais l’emploie; d’autres auteurs également, mais je ne démêle pas toujours exactement le sens qu’on lui donne: «Ainsi sont afaîté par dons, / A donner grâces et pardons». (Roman de la Rose, v. 7521).

Affaîture se disait, en vieux français, pour le haut d’une construction; Thibaud IV donne à ce mot le sens de perfection.

Le Glossaire acadien

http://www.cnrtl.fr/definition/affaiter